De l'amour du bon pain : pourquoi j'ai commencé à faire mon pain à la maison
Petit éloge du pain par une passionnée de cuisine.
Depuis que j'ai commencé à m'intéresser au pain il y a quelques années, je m'émerveille de tous ces trésors de la boulangerie à l'ancienne. Quand on n'avait encore que de l'eau, de la farine et du sel pour fabriquer du pain.
Et quel pain ! Un pain qui ne finit pas dur comme du bois ou sec comme du carton en à peine une journée, un pain qui a un vrai goût de pain, riche, dense, acidulé, équilibré, le goût de la lenteur, du levain, des ingrédients de qualité et du travail bien fait. Cette mie, tissée et moelleuse, parsemée de trous de mille formes, et qui n'attend qu'à servir de support pour une délicieuse pâte à tartiner. Cette croûte épaisse et farinée, camaïeu caramel d'une franche croustillance qui nous appelle, simplement, à croquer.
C'est peut-être à partir du moment où on a décidé d'y ajouter autre chose que le pain a commencé sa longue déchéance pour finir sur tous les étalages de nos supermarchés enrichis en gluten, sirop de glucose et autres adjuvants obscurs, tout ce qui rend les produits boulangers plus aisés à travailler pour les industriels et ainsi nous vendre leur énième pseudo-innovation rayon boulangerie-pâtisserie de leurs supermarchés. Sauf en cas d'extrême urgence, je préfère passer mon chemin...
Et les boulangers ? Ne sont-ils pas garants de la tradition du pain à la française ? Curieuse et férue de pain, je fond littéralement devant leurs vitrines alléchantes. Ces petits pains fourrés au chocolat encore chauds, ces roulés cannelle dodus et brillants et cette variété de casse-croûtes colorés de tant d'ingrédients délicieux, je trépigne d'impatience à l'idée d'un encas gourmand comme une enfant dans un magasin de jouets.
Mais alors quelle déception à la dégustation... C'est le drame, la désillusion... Des sandwichs trop secs qui manquent de sauce, une mie cotonneuse qui une fois en bouche n'existe déjà plus et un semblant de croûte qui manque sérieusement de craquant, je me rends à l'évidence, ces "merveilles" m'ont trompées.
Quel dommage d'utiliser ces mélanges panifiables qui simplifient la vie au boulanger certes, mais font des pains ordinaires. Désespérément similaires d'une boulangerie à une autre, ces nordiques, multi-graines, ou bûcherons ont perdu de leur caractère, lissés par une société obsédée par l'optimisation, l'immédiateté et le profit.
Je ne vous cache pas ma joie quand je tombe sur une boulangerie qui chérit les mêmes valeurs que moi : le goût, la qualité, l'authenticité. Pas un pain ne ressemble à un autre, le soin du détail, le travail lent de la pâte, la fermentation du levain, des farines de haute qualité, toujours, et quelques fois même, l'odeur d'un four à bois. Paysans boulangers ou artisans passionnés, j'admire le travail et la dévotion de ces artistes du pain.
Malheureusement, il est encore trop rare de trouver ces pépites, surtout si, comme moi, vous habitez à la campagne, en plein milieu des champs, et que la plus proche des boulangeries a fermé l'année dernière.
Deux options se présentent alors : le démoralisant supermarché de proximité ou les kilomètres pour trouver une boulangerie à la hauteur de mes attentes. A moins que...
De la farine, de l'eau, du sel... Et si... Une résolution grandissante m'emporte et je sens déjà la délicieuse odeur du pain sorti du four. Et si je devenais mon propre boulanger ?
Je partage tellement cette déception que tu évoques dans ton partages. J’ai été “roulée dans la farine”, plus d’une fois, croyant avoir acheté un bon pain. Une bonne viennoiserie. 🥲 J’aimerai faire mon propre pain, quand l’espace se présentera à moi.